mardi 7 juillet 2015

Jean Christophe Bailly : Le dépaysement. Voyages en France. Saint Etienne : Illustration (suite 4)

Il est clair que derrière ces divisions se sont faufilés autrefois des lignes et des enjeux politiques bien distincts, mais il semble qu'aujourd'hui plus rien de tendu ou même d'ironiquement distant ne subsiste et, s'il y a une différence, elle serait plutôt à chercher du côté de l'effectivité de l'encadrement des jardins, les jardiniers des parcelles "Volpette" semblant être plus libres de les laisser dériver vers le bricolage, sinon la friche.
Dans tous les cas, les utilisateurs des parcelles - chacune d'entre elle faisant environ 200 mètres carrés, voire parfois moins encore - sont censés en échange d'un loyer annuel très modique(une quarantaine d'euros) et de la fourniture de d'eau pour l'arrosage, les entretenir et les cultiver

et c'est ce que l'on voit à peu près partout en se promenant dans les allées, mais selon des conceptions de l'entretien qui non seulement varient mais divergent.
Fruits d'une même volonté philanthropique d'origine associative à nuance religieuse ou laïque et nommément pensés comme des moyens de détourner les prolétaires de l'alcoolisme mais aussi, même si tout n'est pas si simple, de la subversion, les jardins ouvriers ne peuvent aucunement être considérés, au sens syndical, politique, comme des acquis de la classe ouvrière : à la lutte et à l'imagerie de la lutte, ils opposaient au contraire une diversion.

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